Si vous ne connaissez pas encore Top Gear, vous passez à côte de l’une des émissions de télévision les plus emblématiques en matière de passion automobile, mais qui, chose plus importante, dépasse les limites du genre pour devenir un objet de culte.
En Angleterre où elle est diffusée le dimanche soir sur la BBC, Top Gear n’est pas seulement le rendez-vous des pistonheads (fous de bagnole) mais bien des amateurs d’humour, d’intelligence et d’irrévérence qui voient à raison en Jeremy Clarskon une sorte de messie au style tapageur.
Il faut pour comprendre le succès de Top Gear rappeler que l’Angleterre fut longtemps caractérisée et d’égale manière par la gastronomie la plus abjecte qui se puisse concevoir, une passion viscérale et généralisée pour l’automobile, et un humour parfaitement insurpassable. Pour notre bonheur, non seulement les anglais sont venus à bout de leur vacuité culinaire, mais ils n’ont pas perdu les qualités évoquées. C’est pour cela entre autre qu’au UK, un show se destinant à l’automobile n’est pas condamné à n’être qu’un apéricube indigeste avant telefoot, et qu’une personnalité armé d’un cerveau babylonien et politiquement incorrect peut en passer par l’automobile pour partager une vision certes à la limite de l’aliénation et du fanatisme mais totalement addictive, et à vrai dire, géniale…
Dans l’épisode 3 de la 19ème saison de TG, Clarkson après avoir échoué à vaincre ses comparses Richard Hammond et James May dans une courses organisée entre les stade de Wembley en Angleterre et celui de San Siro au nord de l’Italie, en arrive à la conclusion que ce sont bien les français qui l’ont fait perdre.
« À cause des français, l’automobile en tant que concept, n’est plus. »
Mais Top Gear n’est pas seulement drôle et d’une ironie mordante, suppurant d’intelligence acrimonieuse mais aussi de courage (au cas où vous confondiez avec les chroniqueurs, marcheurs au pas de l’oie que l’on vous sert en permanence comme le summum de l’indépendance intellectuel et de l’audace médiatique), c’est également un trésor de justesse et de sensibilité qui honore la chose automobile avec ce qui s’apparente ni plus ni moins qu’à de la grâce. Au beau milieu de son périple, Clarkson tempête, cabotine, et au volant de sa Mustang Shelby GT 500 qu’il n’épargne pas il parvient entre deux saillies jubilatoires à vous arracher une larme en rappelant avec poésie l’histoire de Carol Shelby. Un hommage puissant , grisant, d’un géant à un autre, et puis s’en va. On en reste sur le cul, assommé par cet uppercut qui va droit au coeur.
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