Salon De Francfort, 340 colonnes à la une, l’édito du jour : Digest de l’actualité automobile, en quelques lignes et humeurs !

Après une semaine dernière passée à courir après David Coulthard, et à me faire gentiment rabrouer par le Public Relation de Mercedes Angleterre, il est temps de revenir à davantage de substance et à creuser la matière première de notre crédo.

La démarche est expérimentale, et c’est précisément ce qui en fait l’intérêt. Si Beyond the Speed of Spirit fait le pari de proposer des contenus d’un nouveau genre et de leur communiquer une crédibilité susceptible de dépasser le genre « automobile », il faut inévitablement qu’elle en passe par une multitude de phases, allant de l’incrédulité à l’indifférence, en passant par l’hostilité et j’en passe.

Le piège consiste à produire une réplique de tout ce que l’on voit dans de nombreux sites et blogs, dont certains pour lesquels j’ai une profonde admiration mais dont le territoire est précisément délimité, et les moyens ajustés à leurs ambitions. Dès lors, on ne peut guère espérer mieux qu’un accessit au titre de l’énergie déployée et d’un style vaguement différent. Soyons clairs, nous en voulons plus ici, quitte à s’entendre dire et voir écrire que nous avons de sacrées chevilles.

Dont acte, nous sommes le 12 Septembre 2011, et plutôt que d’enchérir sur le nombre de news parues sur le site, nous allons plutôt tenter l’approche holistique et rapporter les informations à leur signification universelle, sacré Programme.

Avec l’ouverture du Salon de Frankfurt (Francfort), les annonces se sont succédées sans trêve, avec plus ou moins de bonheur. Le voile levé sur la 991 tout d’abord, s’il n’est plus une surprise, permet au moins de valider un préjugé positif (les seuls pour lesquels nous devrions avoir la moindre indulgence) : la ligne évolue, et sans que l’on soit obligé d’ajouter immédiatement que l’ADN est préservé, et que le profil immuable persiste et Bla blablabla… Non ! Certes on reconnaît la 911, mais la mauvaise humeur (surtout celles des acheteurs de 997 phase 2) de certains démontre que quelque chose s’est réellement produit. L’inquiétude, le sentiment de rupture, brouille le regard et modifie nos perceptions ; le train avant élargi, les courbes plus élancées et l’audace des blocs de feux arrières invoquent une nouvelle personnalité. Quelques détails qui m’ont interpelé, hormis les deux niveaux de gamme Carrera et Carrera S de respectivement 350 et 400ch,  je pense particulièrement à l’excellence des ingénieurs de Porsche qui sont parvenus à maintenir la 991 sous les 200g de C02 dans sa configuration la plus modeste. Cette comptabilisation que j’ai en horreur est une démagogie à trois visages (sur laquelle nous reviendrons dans un Dossier complet) mais elle a le mérite de mettre l’intelligence au défi d’une nouvelle donne, et en l’occurrence la démonstration de force est impressionnante.

Je manquerai à tous nos devoirs si je vantais les mérites des ingénieurs de la marque de Stuttgart sans relever la nomination de BMW « constructeur le plus abouti et le plus performant en terme de développement durable » au sein du classement publié par l’indice Dow Jones du même nom, et ce pour la septième fois consécutive. Cela n’est pas étonnant quand on pratique un peu la marque, surtout si l’on pense à la frugalité de ces modèles toujours incroyablement sobres (je pense surtout aux 6 en ligne, notamment de la m3 qui ont toujours préservé le portefeuille de leur propriétaire dans la limite de ce que 343ch peuvent consentir) et ce bien avant que les questions de l’environnement ne viennent peser sur les cahiers des charges.

Du côté des marques italiennes, l’actualité vient plutôt des propriétaires et de l’arrivée de l’Aventador sous les latitudes de Dubaï, c’est à dire la destination promise à une bonne partie de la production. Fernando Alonso quant à lui, assure la promo de la Ferrari 458 Spyder selon un schéma bien connu désormais. Je vous passe la cohorte de personnalisations de 599 rose mat, et des rendering ( synthèse de l’image d’un véhicule en amont de la création des éléments de carrosserie venant supplémenter un modèle de base ou la totalité de celui-ci (Littré))) de préparateurs divers et variés. Ce n’est pas une objection de principe mais l’overdose d’images et de variations outrées alors que l ‘on a même pas encore pris le temps de dégusté une nouvelle venue me paraît le raccourci le plus sûr vers une méchante gueule de bois.

Une vraie news si l’on est obsédé par les performances pures : La Koenigsegg Agera R vient de battre six records d’accélération,  en remontrant avec un panache justifié à sa Majesté Bugatti Veyron Supersport. Ne lisez pas ce qui suit, ressentez-le, mesurez le, ce sont des données qui relèvent de la science fiction : elles doivent vous communiquer ce même frisson étrange que l’on ressentait gamin lorsque l’on avait le droit de regarder Nimitz, Retour vers l’enfer, et que l’on voyait poindre la silhouette surnaturelle d’un F14 Tomcat effaçant un Zero Japonais dans un tonnerre supersonique. C’est tout le vertige de l’hyperpuissance qui s’étale ici, bien réelle, jouant avec nos rêves d’enfant.

0-186 mph (300 km/h) = 14.53 sec

0-200 mph (322 km/h) = 17.68 sec

186-0 mph = 6.66 sec

200-0 mph = 7.28 sec

0-186-0 mph = 21.19 sec

0-200-0 mph = 24.96 sec

Au chapitre des humeurs maintenant, vous allez sans doute vous faire vous même une opinion sans l’aide de quiconque mais je suis toujours un peu surpris de la délivrance de l’info qui arrache des hooo et des haaaa presque sempiternels face à tout et n’importe quoi. Moaaaa, j’ai des envies soudaines de hurlement, de trépignements pathologiques, et des accès d’épilepsie lorsque l’on me dit quelque chose sans que l’auteur ne transpire la moindre émotion. Là encore, vous me répondrez que c’est un signe des temps mais beaucoup d’annonces que je vous restitue en condensé subjectif, partial et imparfait, m’ont parues aujourd’hui jetées sur la toile comme autant de fiches techniques de Réfrigérateurs à triple espaces de congélation et machine à glaçons. Les annonces les plus lénifiantes sont sans conteste celle d’Aston Martin avec une série spéciale de plus du côté de la DBS, et de subtiles modifications consistant dans une grille mate ici, de nouvelles couleurs d’étriers de frein là, et ainsi de suite, le tout relaté par les attachés de presse avec la fièvre épique d’un Homère transi. Même conditionnement et même traitement savamment packagé pour une version spéciale de la Vantage V8 forte d’un panier garni d’options à prix d’ami, et disponible du 13 au 31 septembre.

Vous me trouvez un brin narquois ? He bien soit ! J’aurais pour moi d’avoir défendu un point de vue que j’entends et ne lis que trop peu. Comme vous le verrez bientôt, lorsque nos récits de voyage et nos confrontations exclusives seront en lignes, l’expérience n’est pas à elle seule la vérité, mais elle réforme fortement les livres d’histoire dans lesquels nous remisons nos affections. De ce point de vue, je confesse que la DBS ne m’avait pas convaincu complètement lors de notre longue pérégrination et que j’ai encore des vertiges lorsque l’on vient sérieusement la comparer à une Fiorano notamment.  Cette dernière étant une création féérique à cheval entre les mondes des objets et des idées.

De toute façon, ingéniez vous de mille façons, persiflez autant que vous le voudrez et vous n’obtiendrez en retour que des cris d’orfraie (y compris de vos amies filles et femmes) devant vos violentes remises en question : c’est ainsi, la côte d’amour de cette institution Anglaise est indestructible…  mais attention, la réalité n’est magnanime qu’un moment, et au prix des formules de Gaydon, il va sérieusement falloir considérer le recours à des ingrédients d’un autre calibre.  Non mais ! sinon vous, ça va ?

 


Commentaires

3 réponses à “Salon De Francfort, 340 colonnes à la une, l’édito du jour : Digest de l’actualité automobile, en quelques lignes et humeurs !”

  1. Avatar de Corwin314
    Corwin314

    Moi ca va très bien merci, surtout après la lecture de ce magistral exposé, fort heureusement beaucoup plus accessible pour le béotien que je suis que les précédents laïus.
    Cette ode au plaisir mécanique me réjouit et fait frémir en moi des sentations trop souvent enfouies voire refoulées. Merci donc pour cet article certes à contre courant du politiquement correct mais surtout porteur d’une « autre vision ».

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