comment j’ai troqué mes rêves de ternes familiales pour un V8 grondant.. (par Corwin)

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the Lord of the.. Helix!*

(l’hélice de Bmw vs les anneaux de Audi)

Ma chronique ayant été sympathiquement lancée par Keats dans ses « articles à venir » me voici contraint de passer aux actes. Le mot « contraint » est ici volontairement choisi. Qui parmi les lecteurs de Beyond n’a pas rêvé d’une belle carrosserie, d’un beau châssis ou d’un moteur tonitruant ? Outre la contrainte bien réelle et incompressible du budget, il y a, si l’on prend un peu de temps et sait où dégoter de judicieux conseils, matière à se faire plaisir.

Mais voilà, encore et toujours ces fichues contraintes… Je viens heureusement de me prouver que la plupart de ces freins sont surtout psychologiques et qu’il faut parfois se faire violence pour toucher du doigt un bout de rêve, voire se l’approprier.

 

Reprenons par l’exemple qui est le mien. 

Il y a deux ou trois mois, le besoin et surtout l’envie de changer de voiture s’est fait de plus en plus pressant. Après avoir établi un budget, il me fallait donc trouver la perle rare, celle qui me ferait plaisir tout en respectant une liste non exhaustive de contraintes fixées par moi seul :  plaisir de conduire, belle gueule, grand coffre, 5 personnes à bord, sure pendant les trois mois d’hiver qui sont synonymes chez moi de chutes de neige, plutôt économique, bourrée d’options parce qu’après tout je le vaux bien, je vous en passe et des meilleures…

Le choix le plus aisé fut celui de la marque : BMW. Je n’y avais jamais gouté auparavant mais tout me plaisait : des moteurs excellents, un plaisir de conduite reconnu et un look sympa. Ce serait ma rébellion, ne pas succomber en fashion victime aux pourtant belles et clinquantes Audi et rejoindre le clan des béhèmes ! Une telle révolte frise la crise d’ado ou la crise de la quarantaine mais peu importe !

On efface tout, on recommence…

Oui mais voilà les ennuis allaient commencer… X3, X5, série 3, série 5 ? Quelle version ? Il me fallut quelques temps pour éliminer le X de mon champ de vision. Je n’avais pas envie de me retrouver au volant d’un gros truc, aussi confortable et facile à vivre fut-il. L’essai d’une 330 XDA bourrée de peps me fit frémir de joie oui mais voila c’était un peu « juste » pour trois jeunes passagers de temps en temps abonnés à ma banquette arrière. Le choix de la raison l’emportait, je jetterai mon dévolu sur la série 5, il y a pire dans la vie vous me direz… oui mais…

Toujours asservi par mes chères contraintes, j’en avais déduit tout seul dans mon coin qu’il me faudrait un diesel, plus facile à trouver sur le marché de l’occasion français, une boite auto pour les bouchons du quotidien entre le boulot et le dodo et X-drive pour la très rassurante capacité à passer en 4 roues motrices dès que l’adhérence se dégraderait en hiver. Tout se tenait, je pouvais viser une 530 XDA version 2006/2007 en concession BMW France pour avoir tout de même une voiture revue de fond en comble et assortie d’une garantie.

 

Oui mais… encore un « oui mais »… quelque chose me dérangeait dans ce choix trop parfait. Un doute s’était glissé en moi, n’étais-je pas un peu trop conventionnel ? Une seule façon d’en avoir le coeur net : demander conseil à mon vieil ami Keats, beaucoup plus expert que moi en la matière ! Il me mit en relation avec l’excellent Jules qui commente régulièrement les articles ici et à qui je dois désormais tout (ou presque !). Ce spécialiste et fan de la firme bavaroise écouta avec une patience infinie la liste de mes critères et m’expliqua ce qu’il en pensait. Une 530 serait TRES loin de me procurer le même plaisir de conduite que la 330 précédemment essayée… Le X-drive, serait certes très efficace mais occasionnerait un coût d’entretien certain pour zéro plaisir en plus, une boite auto ramollirait encore un peu l’engin et engendrerait également un surplus de consommation sans la moindre offrande au plaisir. J’essaye de vous la faire courte mais les débats ont duré un petit moment, pimentés par Keats qui intervenait de temps à autre pour me pousser au vice, sachant pertinemment que je suis homme de compromis ! Il en déboucha la chose suivante : ma future serait une 540i et il faudrait la dégoter en Allemagne, le marché français était beaucoup trop frileux pour un véhicule essence d’un peu plus de 300 chevaux pouvant flirter avec les 15L/100km. Franchir ce cap de l’achat outre Rhin ne fut pas si compliqué que je l’aurais pensé. En activant certains moteurs de recherche sur la toile et en ne retenant que les concessions officielles, la chose fut même rapide et simple.

 

Coup de Foudre Berlinois

Et samedi dernier, après avoir eu après une stricte sélection, mon vendeur teuton au téléfon et échangé avec lui les e-mails nécessaires au bon déroulement des opérations, je prenais un vol de bon matin pour atterrir à Berlin où se trouvait ma promise. Débarquer de bonne heure en banlieue berlinoise pas encore très réveillé avec en ligne de mire un retour au volant d’une belle allemande pendant 1100km était, je l’avoue, assez surréaliste mais aussi et surtout terriblement excitant.

La concession avait des airs de magasin de jouets une veille de Noël, tout était beau et rutilant et les carrosseries amoureusement polies par de petites mains étincelaient sous un soleil déjà radieux. On me fit asseoir et on me demanda d’attendre ; un technicien allait m’amener ma promise… attente qui me fit penser à ces étudiants américains sonnant tout timides chez les parents de leur cavalière pour leur premier bal de fin d’année. Et soudain elle arriva… damned… musclée, trapue, galbée par le pack M aérodynamique. Quelle prestance, quelle stature, j’étais impressionné de la découvrir en vrai. Le reste se fit rapidement tant j’avais confiance dans le professionnalisme du garage de la marque et tant j’étais pressé de m’éclipser à son volant pour convoler en justes noces et surtout pour goûter au plaisir (presque) défendu…


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